L'instant présent est un concept clé des systèmes philosophiques bouddhiste et taoïste, que je tente de chérir au quotidien.
Cette dernière année nous a propulsés dans un espace d'attente, un espace où nous avons beaucoup parlé de monde d'avant et de monde d'après. De temps de crise en comparaison à un temps normal. Nous avons mis en miroir deux modes de vie, celui de la normalité à celui des restrictions où la vie paraît "en pause", en attendant que les choses redeviennent "normales". Que cette pause ait été positive ou négative, elle est perçue dans l'ensemble comme un temps de vie entre parenthèses.
Cette manière de penser quelque peu binaire avait peut-être un sens les premières semaines. Mais plus d'un an après, peut-on toujours vivre en comparant notre quotidien à une normalité passée ? Est-il raisonnable de vouloir à tout prix retrouver le monde d'avant ? Toute cette dernière année n'a pas compté pour du beurre. Cette année fait partie intégrante de notre vie. Elle est notre vie. Avec ses expériences et ses répercussions. Que l'on soit dans l'acceptation ou dans le rejet, une chose est certaine, l'instant présent est notre vie. Attendre que les circonstances changent nous place dans l'expectative et la frustration. Voyons le présent comme la seule réalité existante, puisque nous ne pouvons changer le passé ou contrôler l'avenir. Vivons au présent de l'indicatif plutôt qu'au conditionnel.
Bien sûr, nous restons humain.e.s : le regret fait partie de notre palette d'émotions. Mais le regret ne doit pas être le moteur de nos actions et de nos choix. Accueillons-le, digérons-le, puis vivons avec le monde qui nous entoure, tel qu'il est.